Et un jour, Dieu a voulu que les Pères du saint Synode de notre Église Melkite me choisissent comme Évêque des Grecs Melkites du Canada et successeur de Mgr Ibrahim M. Ibrahim, transféré à l’Éparchie de Fourzol, Zahlé et de la Békaa. L’élection a eu lieu le 24 juin dernier, la fête de Saint Jean Baptiste le Précurseur. J’ai essayé tant de fois de persuader la personne qui avait présenté ma candidature au Synode de retirer mon nom de la liste des prêtres épiscopables, rien que pour demeurer ce petit prêtre qui sert la Parole de Dieu discrètement dans la prédication, l’enseignement et la composition. La réponse était toujours : « Laisse l’Esprit de Dieu agir. S’il le veut, qui pourrait le contredire ?! ». Je me taisais et allais prier Dieu dans le secret, l’implorer d’éloigner de moi cette coupe, lui qui connaît le plus mon indignité pour cette mission apostolique. Je me rappelle bien : quand j’ai eu la nouvelle de mon élection, j’étais assis dans ma chambre en train de commenter et de méditer « la montée » de Joseph, avec Marie son épouse, à Bethléem, pour s’enregistrer au recensement ordonné par César (Lc 2,1-7). En ce moment exact, j’étais en train d’écrire ces paroles : « Dans la montée de Joseph, un certain pèlerinage, une touche spirituelle, une obéissance à une Économie divine ». Atteignant ce point, le message de mon élection m’est parvenu !
Parmi les avantages de cet événement, c’est que j’ai repris contact avec Mgr Ibrahim, non parce que nous étions séparés l’un de l’autre à cause d’un malentendu, mais parce que chacun de nous était parti pour sa mission aux quatre coins du monde. Et maintenant, la Providence divine a voulu que je lui succède à la tête de l’Éparchie Melkite du Canada. Je le fais cependant, tout en sachant au préalable la difficulté de cette succession, vu le travail énorme accompli par Sayedna Ibrahim dans la promotion du Diocèse, le développement des paroisses et l’augmentation du nombre des biens. À Mgr Ibrahim, de tout mon cœur, toutes les expressions de ma gratitude et de mon affection. Le diocèse restera sa maison et le lieu de son repos.